Le président du Front national algérien (FNA) appelle à l’application de l’article 88 de la Constitution et la destitution du président Abdelaziz Bouteflika en raison de son état de santé. Dans cet entretien, Moussa Touati détaille ses positions sur la maladie du chef de l’Etat, la révision de la Constitution et la présidentielle de 2014.
L’hospitalisation du chef de l’Etat à l’étranger peut-il avoir des incidences sur la gestion des affaires du pays ?
Le président de la République est malade depuis des années, et non pas seulement depuis quelques semaines. Maintenant que son état de santé s’est aggravé, je pense que l’Algérie a besoin d’un Président en bonne santé, capable de gouverner.
Les obligations de l’Etat demandent beaucoup de présence. Son état de santé ne lui permet pas d’assumer sa mission de gouverner un Etat et tout un peuple. Et je pense qu’il faut appliquer les lois de la République. L’article 88 de la Constitution est clair en ce qui concerne ce cas et son application s’impose pour préserver les intérêts du pays et du peuple algérien.
Donc, vous plaidez pour l’organisation d’une élection présidentielle anticipée…
Comme je vous l’ai dit, il faut préserver les intérêts de la nation. Et je pense que si le Président n’était pas gravement malade, les scandales de corruption n’auraient pas pris toutes ces proportions. Nous le constatons tous, le pays est pratiquement à l’arrêt, des grèves dans tous les secteurs, des détournements de fonds, etc. Cette situation, à mon avis, est directement liée à l’état de santé du Président.
Seriez-vous candidat à la présidentielle de 2014 ?
Le FNA va participer à la prochaine élection présidentielle, et si ce n’est pas moi, ça sera un autre candidat du parti. On va tenir une conférence des cadres pour se prononcer sur la question.
Allez-vous exiger des garanties de transparence avant de vous engager dans cette élection ?
Les garanties, c’est le peuple qui les donne, et non pas ces personnes. Le pouvoir en place ne veut pas entendre parler de transparence, et il est encouragé dans cela par le fait que le peuple algérien a démissionné et a délaissé ses droits civiques. Donc, il n’y a que le peuple qui peut nous donner des garanties lorsqu’il recouvrera ses droits.
Croyez-vous aux thèses selon lesquelles les Présidents en Algérie sont désignés dans des officines opérant dans l’ombre ?
Depuis 50 ans, tous les Présidents ont été désignés par des parties étrangères, la France notamment. Le système politique algérien a toujours recherché la protection étrangère contre le peuple. Les décideurs ont toujours eu peur des puissances étrangères, mais pas du peuple. Maintenant, il faut que le peuple bouge pour faire peur à ces décideurs, pour qu’ils se soumettent aux règles de l’Etat républicain. Le peuple doit s’organiser et se mobiliser pour arracher son droit au pouvoir.
Le chantier de la révision constitutionnelle est lancé. Quel est le système politique qui convient le mieux à l’Algérie, selon vous ?
Le FNA est en faveur d’un régime parlementaire parce que ce système ne consacre pas la concentration du pouvoir entre les mains d’une seule personne.
Certains partis plaident pour l’instauration de gouvernements régionaux en Algérie pour décentraliser la prise de décisions. Qu’en pensez-vous ?
Je pense que le million et demi de martyrs se sont sacrifiés pour que l’Algérie soit indépendante et unie.
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