mardi 2 février 2016

Algérie-Politique/ Abdelhamid Brahimi, ancien chef du gouvernement : « Le général Toufik épluchait les pommes de terre au maquis »

Abdelhamid Brahimi, ancien chef du gouvernement sous Chadli Bendjedid, est revenu, ce mardi 2 février, sur les raisons de son conflit avec Khaled Nezzar, sur sa relation avec le général Toufik ainsi que l’affaire des 26 milliards de dollars.

« J’ai connu Nezzar quand la France l’a envoyé rejoindre la révolution sur les frontières est du pays », affirme-t-il dans un entretien, ce mardi 2 février, au journal Ennahar. « Je m’opposais et je continue à m’opposer au pouvoir des officiers de (l’armée) de la France qui se sont introduits dans le pouvoir après l’indépendance et à leur tête l’ancien ministre de la Défense Khaled Nezzar », ajoute-t-il.
Pour lui, ces officiers de l’armée française dont fait partie Khaled Nezzar n’ont pas réellement déserté. « Il est insensé de croire que des officiers désertent l’armée française pour rejoindre le maquis. La France était intelligente et se préparait pour mettre des hommes à son service après l’indépendance au sein de l’armée (algérienne) et c’est ce qui s’est vraiment passé », dit-il avant de confirmer que le président Chadli Bendjedid avait été finalement contraint à la démission. « Il a subi des pressions de son entourage pour démissionner et tout le monde le sait », rappelle M. Brahimi.


Abdelhamid Brahimi dément avoir lui-même démissionné suite à des pressions. L’ancien chef du gouvernement qui a présenté sa démission après les événements d’octobre 1988 qualifie Mohamed Betchine et le général Toufik de « patriotes » qu’il a eu à connaître durant la Guerre de libération et après l’indépendance. « Je me souviens que quand j’ai rencontré Toufik dans le maquis durant la guerre, il épluchait la pomme de terre et les carottes », raconte-t-il.

Abdelhamid Brahimi évoque ensuite l’affaire de surfacturation dite des « 26 milliards de dollars ». « La question concernait les factures de l’office des céréales et j’ai révélé cela en 1985 quand j’ai constaté que les factures contenaient des prix surréalistes pour les céréales et le café importés. En fait, on importait pour 26 dollars et on facturait à 85 dollars », explique-t-il. Abdelhamid Brahimi avait alors remis un rapport au président Chadli.  L’ancien chef du gouvernement a été convoqué par le procureur suite à ses déclarations mais l’affaire était restée sans suite.

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