L'ex-chef de l'État cubain Fidel Castro a pris la plume lundi pour répondre aux «paroles sirupeuses» du président américain Barack Obama, qui avait appelé à des changements dans le pays communiste lors de sa visite historique la semaine dernière à La Havane.
Dans cette longue lettre portant le titre «Le frère Obama», l'ex-président cubain, retiré du pouvoir depuis 2006, ironise sur le discours prononcé par M. Obama le 22 mars, au dernier jour de sa visite à La Havane: «On était censés courir le risque d'un infarctus en écoutant ces paroles du président américain», poursuit dans la même veine sarcastique l'ex-Lider Maximo, 89 ans, dans ce texte publié par plusieurs médias cubains.
Mais «que personne ne se fasse d'illusions sur le fait que le peuple de ce pays noble et désintéressé renoncera à la gloire et aux droits, à la richesse spirituelle acquise par le développement de l'éducation, la science et la culture», a écrit l'ex-président lundi,
comme pour annoncer que les changements désirés par le président américain ne seront pas pour demain.
«Nous sommes capables de produire des aliments et les richesses matérielles dont nous avons besoin grâce aux efforts et à l'intelligence de notre peuple. Nous n'avons pas besoin que l'empire nous fasse cadeau de quoi que ce soit», a répondu le père de la révolution cubaine.
«Qu'il réfléchisse!»
Après avoir énuméré une liste de contentieux passés et persistants entre les deux pays, Fidel Castro a aussi regretté que M. Obama n'ait pas évoqué dans son discours l'extermination des peuples autochtones à Cuba et aux États-Unis, et qu'il n'eût pas reconnu les réussites de l'île en matière d'éducation et de santé.
«Ma modeste suggestion est qu'il réfléchisse et qu'il n'essaie pas d'élaborer des théories sur la politique cubaine», a encore admonesté Fidel Castro, rappelant la jeunesse de Barack Obama, né en 1961, année de la rupture totale entre La Havane et Washington sur fond de Guerre froide.
Agence France-Presse LA HAVANE
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