Des centaines de secouristes tentaient jeudi
soir d'extraire des dizaines de personnes
prisonnières des décombres d'un viaduc qui s'est effondré dans un quartier peuplé de Calcutta, dans l'est de l'Inde, tuant au moins 20 personnes et faisant près de 100 blessés.
Cette voie urbaine surélevée s'est effondrée sur une centaine de mètres à l'heure du déjeuner dans une zone densément peuplée de la métropole indienne, écrasant des piétons, des voitures et d'autres véhicules sous un amas de poutrelles métalliques et de dalles de béton.
«La mort de 20 personnes a été confirmée jusqu'ici. Le bilan risque de s'alourdir, car il y a beaucoup de blessés», a déclaré Javed Ahmed Khan, le ministre de gestion des catastrophes de l'État du Bengale occidental, à l'AFP.
On comptait selon un nouveau bilan 92 blessés, selon Anil Shekhawat, un porte-parole de la force nationale d'intervention pour les catastrophes (NDRF).
La plupart des blessés souffraient de multiples fractures et se trouvaient dans un état critique, a ajouté M. Shekhawat, craignant un bilan plus lourd.
Les centaines de secouristes munis d'outils de découpe, de forage, de détecteurs et de chiens renifleurs vont oeuvrer de nuit pour tenter de sauver les victimes encore coincées, a indiqué Anurag Gupta, un porte-parole de l'autorité nationale de gestion des catastrophes.
«Trois cents hommes de la NDRF et 300 soldats de l'armée indienne sont sur le site», aidés par la police et les autorités locales, a-t-il précisé.
Mais beaucoup de ceux qui étaient engagés dans les efforts étaient des civils qui tentaient de soulever à la main de lourdes poutres et pièces de métal pour tenter de trouver des survivants.
Les secours peinaient à acheminer les grues et autres engins lourds dans les rues étroites de Burrabazar, l'un des quartiers les plus anciens et les plus densément habités de la ville, où les proches des disparus se sont rassemblés pour obtenir des informations.
«Tout est fichu», a crié Parbati Mondal, dont le mari, vendeur de fruits, était porté disparu.
Un ouvrier du chantier, blessé, a expliqué à l'AFP qu'il travaillait sur la structure avant son effondrement et qu'il a vu des boulons lâcher sur des poutres en cours d'installation.
«Nous étions en train de bétonner deux poutres métalliques pour les piliers, mais les poutres ne supportaient pas le poids du ciment», a dit Milan Sheikh, 30 ans, avant d'être emmené à l'hôpital.
«Les boulons ont commencé à se défaire ce matin et ensuite l'autopont s'est effondré».
«Comme une bombe qui explose»
La construction de cet autopont de deux kilomètres de long a commencé en 2009 et devait durer 18 mois, mais le chantier a subi de nombreux retards et 55 % seulement de l'ouvrage était achevé sept ans plus tard.
L'Inde connaît régulièrement des accidents mortels de ce type, souvent dus au non-respect des normes de construction dans un pays qui manque d'infrastructures de transport et de logements.
De nombreux habitants ont fui leur logement à proximité du chantier, craignant d'autres effondrements.
«Nous avons entendu un énorme fracas et notre maison a été violemment secouée. Nous pensions qu'il s'agissait d'un séisme», a dit Sunita Agarwal, un habitant de 45 ans. «Nous partons, qui sait ce qui va se passer».
Les images de télévision montraient un corps ensanglanté coincé sous une plaque de béton et une main émergeant d'un tas de béton et de métal tordu. Un témoin a parlé d'un fracas énorme «comme l'explosion d'une bombe suivie d'une déferlante de poussière et de fumée».
Une grue tentait d'extraire une voiture tordue des gravats et une partie d'un bus écrasé dépassait de l'amas de débris, sans que l'on sache s'il transportait des passagers au moment du drame.
K.P. Rao, représentant du groupe indien de construction IVRCL, chargé du chantier, a parlé d'un «acte de Dieu» à propos de cette catastrophe.
Le groupe de construction avait indiqué aux autorités de la ville en 2014 être à court de financement pour finir les travaux. Le budget alloué était de 25 millions de dollars.
La chef de l'exécutif de l'État du Bengale occidental, Mamata Banerjee, a assuré que les responsables de cette catastrophe «ne seront pas épargnés».
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