mercredi 18 mai 2016

SNC Lavalin- Cadber Investments : Le nouveau scandale qui éclabousse l’Algérie

Radio Canada a publié l’enquête réalisée par Anne Panasuck et Luc Tremblay, consacrée aux marchés obtenus en Algérie par le groupe d’ingénierie SNC Lavalin.

En l’espace de 10 ans, le géant canadien a décroché près de 4 milliards de contrats avec les autorités
algériennes. Pour y parvenir, SNC Lavalin a engagé un « agent commercial », Cadber Investments. Les documents confirment la relation commerciale qui liait SNC Lavalin à cette entité créée grâce au cabinet d’avocats panaméen, Mossack Fonseca.

« Les Panama Papers révèlent six contrats différents de 2000 à 2004. Cadber Investments devait
intercéder en la faveur de SNC-Lavalin pour lui obtenir des contrats, dont celui de l’usine de traitement des eaux de Taksebt, un contrat de 750 millions de dollars pour construire et exploiter l’usine. Au total, Cadber Investments aurait reçu 22 millions de dollars en honoraires ; une somme versée à la succursale de la Banque Royale du Canada à Genève, en Suisse. Cadber Investments n’est pas enregistrée en Algérie, où elle fait du démarchage commercial, mais dans un paradis fiscal, les îles Vierges britanniques », précisent les enquêteurs de Radio Canada.

Enigme irrésolue

Anne Panasuck et Luc Tremblay reconnaissent ne pas avoir trouvé de trace des véritables propriétaires de Cadber Investments. Les hauts responsables de SNC Lavalin en poste durant cette période affirment ne rien savoir. « Michael Novak, qui a pris sa retraite en 2013, nous explique qu’il ne faisait que s’assurer que toutes les clauses habituelles se trouvaient au contrat et ne vérifiait pas l’agent commercial qui était choisi par la division construction de la firme d’ingénierie ». « C’est moi chez SNC-Lavalin International qui était responsable du côté commercial de l’Algérie. Mais c’est une période un peu… que je ne maîtrisais pas la situation […] dans ce temps-là, ce n’était plus SNC-Lavalin qui callait les coups, mais la division [construction] avec Raymond Fortin et Sami Bebawi. », explique, Raymond Leroux, ancien vice-président de la division Afrique de SNC-Lavalin.

Les journalistes n’ont pas réussi à joindre Raymond Fortin, qui « habite maintenant le Maroc », ni-même Sami Bebawi « est de retour au Canada où il fait face à la justice pour fraude ». « Questionné à l’assemblée des actionnaires de SNC-Lavalin, le nouveau PDG de la firme, Bruce Neil, a affirmé qu’il n’était pas normal de signer de tels contrats avec des prête-noms. Il a ajouté, en anglais, que la firme avait dépensé temps et énergie pour faire le ménage dans les contrats passés et que ce genre de contrats n’existent pas aujourd’hui », notent les journalistes de Radio Canada. Il reste une petite lueur d’espoir : la récente décision de la Banque Royale du Canada (RBC) de remettre au fisc canadien les noms des propriétaires de comptes impliqués dans les Panama Papers.

Il est évident que Cadber Investments n’aurait pu activer en Algérie avec autant de facilité et d’efficacité sans la complicité de hauts responsables algériens des secteurs de l’énergie et de l’hydraulique. Des responsables qui, bien entendu, n’ont pas agi gratuitement, mais en échange de commissions.

.impact24.info/

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