Au début de l’été, tandis que la campagne pour les législatives battait son plein, le quotidien le plus populaire de Russie, Kommersant, a diffusé un scoop qui, s’il se vérifiait, pourrait avoir des conséquences bien plus grandes qu’un potentiel changement de majorité à la Douma.
Selon Kommersant, en effet, Vladimir Poutine prépare depuis des mois une réforme massive des services de sécurité du pays. Le quotidien rapporte que l’idée consisterait à réunir le Service du Renseignement Extérieur (SVR) et le Service de Sécurité Fédérale (FSB), qui veille sur les affaires intérieures.
Ce nouveau super-service secret devrait se voir pourvu d’un nouveau nom: le Ministère de la Sécurité de l’État. Si ce nom vous est familier, cela n’a rien d’étonnant: c’est le nom donné aux puissants et très redoutés services secrets de Joseph Staline, qu’ils portèrent de 1943 à 1953. Et si cette combinaison d’espionnage à l’extérieur et de surveillance du territoire vous paraît également familière, cela n’a rien d’étonnant non plus: nous assistons purement et simplement à la renaissance, sans le nom, du Comité de Sécurité de l’État –plus connu sous ses initiales russes de KGB.
Protéger le régime
Le KGB, il convient de le rappeler, n’était pas un service de sécurité traditionnel au sens que nous lui donnons en Occident –c’est-à-dire une agence chargée de protéger les intérêts d’un pays et ses citoyens. Sa tâche première tait de protéger le régime. Ses activités consistaient notamment à traquer les espions et les dissidents et à superviser les médias, le sport et même l’Église. Il menait des opérations à l’intérieur et à l’extérieur du pays, mais dans ces deux sphères, sa principale mission consistait toujours à protéger les intérêts des résidents du Kremlin. Avec la création de cette nouvelle agence, nous assistons à un retour aux sources –et cela fait longtemps qu’il se prépare.
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