''... des investigations qui, lorsqu’elles seront rendues publiques, auront de quoi faire tomber des nues à tous les niveaux, même dans les milieux de la presse, et ce, eu égard à certains noms qui se confondaient avec «probité» jusque-là. ''
Limoger un chef de gouvernement moins de trois petits mois après sa nomination est une décision trop lourde pour que la présidence de la République prenne le risque de l’envisager puis de l’appliquer de la manière dont elle l’a été, au risque d’ajouter à la grogne populaire, d’une part, et de susciter les interrogations des partenaires étrangers, d’autre part.
On s’en doutait un peu : le limogeage, le 15 août dernier, d’Abdelmadjid Tebboune du Premier ministère n’est pas la conséquence d’une simple saute d’humeur du président de la République ou de quelque membre aussi influent soit-il de son entourage immédiat, encore moins la conséquence directe du bras de fer qu’il avait engagé avec les patrons, même si les apparences avaient de quoi agréer ces hypothèses. Il se trouve que, selon une source très bien informée de ce qui se décide dans les arcanes du pouvoir, s’il a été mis fin aux fonctions de l’ex-Premier ministre de manière aussi surprenante, celui-ci le doit aux premières conclusions d’une enquête d’une minutie aussi importante que le requiert sa fonction.
L’investigation est née du fait que Abdelmadjid Tebboune, contre toute attente, et alors que la conjoncture ne le permettait pas, s’est autorisé un congé après moins de trois mois d’exercice.
Si les uns voyaient cette décision d’un mauvais œil, en raison du moment choisi, plusieurs jours durant, des incendies ravageaient des milliers d’hectares dans une douzaine de wilayas du nord du pays, d’autres en revanche se sont mis à se poser des questions beaucoup plus ‘’sensibles’’.
L’enquête engagée sur le congé de Tebboune a révélé que celui-ci a pris la direction d’Istanbul où il a eu à rencontrer des hommes d’affaires turcs dans un cadre de toute évidence pas «officiel».
Après son curieux — pour ne pas dire plus — séjour dans la grande métropole turque, Tebboune a pris une destination encore plus étonnante, puisque, grâce à un jet mis à sa disposition par ses hôtes, le Premier ministre algérien d’alors s’est retrouvé dans la lointaine Moldavie, un Etat «exotique» que des pays de l’Union européenne ont intégré dans une liste noire le considérant comme paradis fiscal.
Une destination, selon les premières conclusions de l’enquête, inspirée par des hommes d’affaires répondant aux noms d’Alilat et Belhouchet ainsi que d’un troisième personnage connu sous le surnom de Karim El-houta.
Une enquête d’une minutie telle qu’elle a permis de remonter jusqu’à l’époque où Abdelmadjid Tebboune dirigeait le ministère de l’Habitat, période lors de laquelle a été mis au point toute une organisation parallèle destinée à permettre la conclusion de juteuses affaires pas du tout légales autour du logement.
Des affaires dans lesquelles ont trempé également des opérateurs chinois et des Turcs parmi toute une «faune» sur laquelle Tebboune a continué à s’appuyer lorsqu’il a été investi de «supers pouvoirs» en qualité de Premier ministre.
Fort de ce réseau et surtout bénéficiant du feu vert et de l’appui d’un responsable que Tebboune a cru être un faiseur de roi, l’ex-Premier ministre a multiplié les faux-pas qui ont abouti à son limogeage.Par ailleurs, des investigations qui, lorsqu’elles seront rendues publiques, auront de quoi faire tomber des nues à tous les niveaux, même dans les milieux de la presse, et ce, eu égard à certains noms qui se confondaient avec «probité» jusque-là.
A. M.
lesoirdalgerie.
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