Le ministre algérien de l’énergie, Youcef Yousfi, indique le New York Times "a fait sensation" mercredi au Cera Week 2011 à Houston en annonçant que l’Algérie disposait de réserves de gaz schisteux qui sont « aussi grandes que certains des champs américains majeurs ».
’information sur la disponibilité de réserves de gaz schisteux en Algérie n’a rien d’une nouveauté. Une source au ministère de l’énergie et des minés avait déjà indiqué l’automne dernier à Maghreb Emergent que le potentiel de l’Algérie en « gaz schisteux non conventionnel est, lui, tout simplement fantastique ».
La même source avait relevé que cela avait été dit pour la première fois par Youcef Yousfi lors du Congrès Mondial de l’énergie tenue entre le 12 et 16 septembre 2010 mais que cela n’avait peut-être pas été « bien entendu ». Surtout en Algérie où des questionnements étaient soulevés sur l’état des réserves gazières et la capacité de l’Algérie à faire face à ses engagements. Cette fois-ci, Youcef Yousfi a choisi le Cera Week 2011 (Cambridge Energy Research Associates), une conférence annuelle qui réunit à Houston experts pétroliers, représentants des compagnies et hommes politiques de haut niveau pour transmettre le message. Et « y faire sensation », selon le grand journal américain, en révélant que l’Algérie assise sur d'énormes réserves inexploitées de gaz de schiste que le pays a maintenant l'intention de développer avec l'aide de partenaires internationaux. "Nous sommes intéressés par l’exploitation des réserves de gaz non classique. D'après les estimations, les réserves pourraient être atteindre 1.000 billions de pieds cubes. Pour le ministre de l'Énergie, l'objectif de l'Algérie est de déterminer le potentiel réel de ces ressources. « Nous sommes en train de préparer un programme pilote. Nous sommes en train de choisir une région où toutes les conditions sont réunies. Le programme sera réalisé par la société nationale Sonatrach et un partenaire étranger », a‑t‑il ajoute. Le ministre a précisé que les réserves algériennes de gaz conventionnel évaluées à la fin de l’année dernière s'élevaient à 150 000 milliards de mètres cubes.Elargissement considérable de l’offre
L’Algérie disposerait ainsi des capacités d’élargir considérablement son offre dans un futur relativement proche grâce au potentiel de centaines de milliards de mètres cubes de gaz naturel piégé dans la roche de schiste à plus de 1.000 mètres de profondeur. L’exploitation de gaz de schistes aux États-Unis a déjà révolutionné le marché américain du gaz, en transformant le pays structurellement importateur de gaz en producteur capable de satisfaire la demande intérieur pendant plus d’un siècle. L’exploitation de ce gaz a été rendu possible par le développement de nouvelles technologies de forage. Il s’agit de latechnologie de la fracturation hydraulique qui a permis d’augmenter de manière drastique les réserves de gaz aux Etats-Unis et qui commence à intéresser les opérateurs dans le reste du monde. Mais les spécialistes estiment que la production de gaz schisteux pourrait rester encore pendant des années une exclusivité de l’Amérique du nord. Mais le succès de l’expérience américaine pousse de nombreux opérateurs à chercher à la dupliquer pour mettre en valeur leurs réserves de gaz de schistes. Selon le ministre algérien de l’énergie et des mines, les « résultats préliminaires de notre évaluation du potentiel de gaz de schiste indiquent que le potentiel est au moins comparable aux plus importants gisements américains. » Il reste que l’association avec des partenaires étrangers est indispensable compte tenu des technologies nouvelles mises en œuvre. "Le développement des hydrocarbures non conventionnels sera une nouvelle expérience que nous serons prêts à partager avec les entreprises qui ont démontré leur savoir-faire dans ce domaine", a déclaré Yousfi. Il a confirmé que des discussions étaient en cours avec des entreprises spécialisées disposant d’une expérience et d’un savoir-faire reconnus dans ce domaine.
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