Les six chasseurs partis de la base militaire de Bagotville, actuellement basés en Sicile, devraient participer tout aussi activement aux opérations militaires que leurs collègues français, anglais ou américains, explique Rémi Landry, lieutenant-colonel à la retraite. «Les Canadiens seront en avant et auront sans doute le même rôle que durant la première guerre du Golfe en 1991 ou au Kosovo en 1999 en faisant des frappes ciblées et en menant des opérations de surveillance de zones stratégiques.»
Il est peu probable toutefois que les pilotes de l'armée canadienne partent seuls pour une mission. «Ils se déploieront probablement par groupes de deux ou de quatre chasseurs, mais ils seront soutenus par des avions d'un pays allié.»
Malgré leur âge, les CF-18 sont encore en mesure de mener des missions de combat, assure M. Landry. «Même si on ne parle que de l'achat des F-35, ça ne veut pas dire que nos avions ne sont plus capables de combattre. On a procédé l'an passé à une mise à niveau de leur équipement qui leur permet d'opérer sans problème à l'intérieur d'une coalition.»
Quant aux risques auxquels s'exposent les pilotes canadiens, ils sont faibles. Les capacités militaires du régime libyen ont déjà été sérieusement mises à mal. «Je n'ai pas beaucoup de crainte pour eux. Même si la force militaire libyenne est limitée, il reste que les gens au sol peuvent toujours générer une pluie de balles qui atteindraient les avions. Parfois ça ne prend qu'une balle.»
Comme c'est toujours le cas dans ce genre d'opération, les premières frappes avaient pour objectif de détruire la défense antiaérienne et les principaux outils de communication du régime Kadhafi. «Le but est d'augmenter le plus possible les chances de survie de nos militaires en éliminant les principales cibles. Et pour minimiser le danger, il faut s'assurer d'aveugler l'ennemi au sol en détruisant les radars et les sites de lancement pour missiles sol-air. Par la suite, on pourra survoler le territoire libyen sans danger.»
Houchang Hassan-Yari, professeur au département de science politique et d'économie au Collège militaire royal du Canada, à Kingston, croit aussi que le Canada sera appelé à participer activement aux frappes. «Il n'aura pas le choix d'y aller étant donné que les avions sont là. Je pense que les six vont participer à cette guerre, parce que c'est une guerre, il ne faut pas avoir peur des mots.»
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