vendredi 18 mars 2011

Libye : le cessez-le-feu de Kadhafi laisse la communauté internationale dubitative

  • Les combats se poursuivent dans l'Est. De nombreuses explosions ont eu lieu dans les villes d'Ajdabiya et Zuwaytina. "Il y a une centaine de soldats de Kadhafi qui se battent contre nous à Zuwaytina. Depuis hier (jeudi) et encore aujourd'hui, ils bombardent la région par intermittence", a expliqué à l'AFP un officier rebelle, Youssef Al-Chwaidi, qui commande une unité d'une quinzaine d'hommes.
  • "NOUS LE JUGERONS À SES ACTES ET NON À SES PAROLES"
    Le commandant des insurgés, Khalifa Heftir, a estimé qu'il s'agissait d'un coup de "bluff" de la part du colonel. "Le monde entier sait que Mouammar Kadhafi est un menteur. Lui, ses fils et sa famille, et tous ceux qui sont avec lui sont des menteurs", a-t-il insisté.

    La volte-face du pouvoir libyen inspire la méfiance des chancelleries occidentales, qui s'apprêtaient à lancer une opération militaire, conformément au mandat donné par la résolution du Conseil de sécurité. Le ministère des affaires étrangères français a immédiatement réagi, indiquant que la France doit rester prudente quant à cette déclaration, la menace sur le terrain n'ayant, pour Paris, "pas changé".
    "Nous le jugerons à ses actes et non à ses paroles", a également réagi le premier ministre britannique, David Cameron, interrogé par la BBC : "Ce qui est absolument évident, c'est que la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU dit qu'il doit arrêter de faire ce qu'il fait, c'est-à-dire de brutaliser son peuple. Sinon, toutes les mesures nécessaires peuvent être prises pour l'arrêter. C'est ce dont nous sommes convenus hier soir, c'est ce à quoi nous nous préparons, et nous le jugerons sur ce qu'il fait."
    À Bruxelles, cette déclaration a été accueillie avec scepticisme. Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne, a indiqué que l'Union européenne était en train d'"examiner" les détails du cessez-le-feu, soulignant qu'il fallait s'interroger sur sa "signification".
    La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a également fait part de ses doutes quant à cette volte-face : "La situation évolue rapidement. Nous n'allons pas nous laisser impressionner par des mots. Il nous faut voir des actes sur le terrain". MmeClinton a ajouté que Washington continuerait à travailler avec ses partenaires "pour convaincre M. Kadhafi de quitter le pouvoir et soutenir les aspirations légitimes des Libyens". Il s'agit là, selon elle, de "l'objectif final" de la résolution adoptée jeudi 17.
    Le Monde.fr, avec AFP

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