dimanche 12 juin 2011

Tunisie-Corruption : Mohammed Ghannouchi dans le collimateur de la justice

Ghannouchi Pendant longtemps premier ministre de Ben Ali avant de devenir pour quelques mois le Premier ministre du gouvernement de transition, Mohammed Ghannouchi serait dans le collimateur de la justice. Mongi Safra, ancien Conseiller économique de Ben Ali, se serait mis à table. De quoi inciter la justice à s’intéresser au rôle de Ghannouchi au sein la haute commission des marchés publics qu’il a présidée pendant onze ans. 
La justice tunisienne pourrait entendre l’ancien premier ministre tunisien, Mohamed Ghannouchi, dans le cadre des enquêtes sur les affaires de corruption liées ay régime de Ben Ali. Selon la chaîne AL Jazira,
qui cite des sources judiciaires, Mohamed Ghannouchi sera convoqué dans les prochains jours pour être entendu sur des affaires de corruption. Ces enquêtes sont liées à des pratiques de corruption au sein de la haute commission des marchés présidée pendant onze ans par l’ancien premier ministre sous Ben Ali. Selon d’autres sources, ce sont les aveux de Mongi Safra, ex-conseiller économique du président déchu qui motiveraient les investigations contre Mohammed Ghannouchi. Mongi Safra qui avait été entendu à plusieurs reprises par un juge d’instruction a été placé en mandat de dépôt à la fin du mois de mai dernier en liaison avec plusieurs affaires de marché publics. L’ancien conseiller est poursuivi pour plusieurs affaires dont celle de la cession d’actions de Tunisair dans le capital de l’UIB (Union Internationale des Banques). Tunisair avait investi 9 millions de dinars dans cette banque qui ont été retirés et revendus pour 13 millions de dinars. Officiellement pour renouveler la flotte mais l’argent qui aurait tout simplement atterri dans les poches d’un membre du clan Trablesi. Selon le principe de « ce qui est à toi est à moi » en vigueur sous Ben Ali.  Mongi Safra qui est poursuivi pour attribution de marchés publics sans respect des procédures légales des appels d’offres est détenu en prison. Contrairement à d’autres haut-responsables tunisiens inculpés de malversation et d’abus de pouvoir qui sont retenus à la Caserne de l’Aouina sous la protection de l’Armée.

Le travail de la CICM

Selon certains sites tunisiens, outre Ghannouchi, Nabil Cattaoui, ex-PDG de Tunisair est dans le collimateur de la justice. Ces affaires interviennent alors que la Commission nationale d'investigation sur les affaires de corruption et de malversation (CICM), instituée après la chute de Ben Ali, poursuit un travail patient de traitement des dossiers. Sa mission, selon sont président Abdelfattah Amor, est « d’établir des faits et au-delà des faits de démonter tout un système de corruption et de malversation qui a gangrené non seulement l'État, mais aussi des secteurs entiers de la société ».Selon les derniers chiffres livrés par la presse, la  CICM, a reçu près de 7500 dossiers à ce jour. 2000 dossiers ont été traités. Un millier de dossiers a fait l’objet de réponse aux demandeurs, un autre millier à été transféré vers des instances concernés. Une centaine de dossiers ont été adressés directement au procureur de la république. Aux dernières nouvelles, la CICM a découvert une nouvelle salle d’archives au Palais de Carthage qui contiendrait des documents intéressants.

« Personne n’est au-dessus de la loi »
ans un pays où l’économie a été mise en couple réglée par le clan Ben Ali – Trabelsi, la question de la corruption est sensible. Le gouvernement essuie régulièrement le reproche de ne pas trop vouloir juger les symboles de l’ancien régime. L’ancien premier ministre, Mohamed Ghannouchi, fidèle serviteur de Ben Ali, en faisait partie. Il semble que la machine judiciaire va le rattraper. Il y a quelques jours, Béji Caïd Essebssi, son successeur en tant que Premier Ministre au gouvernement de transition y avait répondu.  . "On reproche au gouvernement de ne pas juger les symboles de la corruption et de l’ancien régime, mais nous avons donné la responsabilité en la matière aux commissions qui ont accompli un grand travail". Il a souligné que le gouvernement ne s’est pas immiscé dans le fonctionnement de la justice. « Nous n’avons pas intervenus pour dire qu’il faut arrêter Untel ou libérer l’autre. Nous œuvrons pour que quiconque impliqué dans les affaires de corruption soit jugé, personne n’est au dessus de la loi".

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