mardi 9 août 2011

Syrie : une trentaine de nouvelles victimes, le régime de plus en plus isolé


Plusieurs pays du monde arabe sont sortis de leur silence ces derniers jours pour condamner les assauts de l'armée syrienne contre la ville de Hama.Une trentaine de civils ont été tués mardi dans deux offensives lancées par l'armée syrienne contre des villages situés près de Hama (centre) et contre la ville de Binnich, près de la frontière turque, rapporte une organisation de défense des droits de l'homme.
Vingt-six personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées lors de l'incursion de chars et de blindés de l'armée à Soran et dans d'autres villages situés au nord de Hama, selon l'Organisation syrienne pour les droits de l'homme. Quatre personnes ont également été tuées à Binnich, située à 30 km de la frontière avec la Turquie, théâtre de manifestations hostiles au président Bachar al Assad, selon l'OSDH.

En visite à Damas, le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, a été reçu par le président Bachar Al-Assad. Il venait transmettre un message ferme d'Ankaraexhortant les autorités à cesser leur répression sanglante de la contestation, qui a tué plus de 1 600 civils depuis le 15 mars, selon le gouvernement turc.
La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a demandé dimanche au ministre turc des Affaires étrangères de s'adresser aux autorités syriennes afin qu'elles renvoient leurs soldats dans leurs casernes. Sur leur page Facebook "Syrian Revolution 2011", les militants ont appelé M. Davutoglu à "venir prier ce soir dans la mosquée" dans le quartier de Midane à Damas, après la rupture du jeûne du ramadan, "pour être au plus près des revendications du peuple syrien".
ARRÊTER LA MACHINE DE MORT
Le régime paraît de plus en plus isolé, lâché ces derniers jours par trois monarchies du Golfe, dont l'Arabie saoudite, et condamné par la plus haute institution de l'islam sunnite, l'imam de la mosquée d'Al-Azhar. Dans sa première réaction publique, le roi saoudien Abdallah a annoncé dimanche le rappel de son ambassadeur pour "consultations", en appelant Damas à "arrêter la machine de mort avant qu'il ne soit trop tard". Il a été suivi par le Koweït et Bahreïn qui ont décidé d'une mesure similaire. Depuis le début du ramadan, le 1er août, des manifestations appelant à la chute du régime ont lieu tous les soirs.
De son côté, le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a plaidé mardi auprès de son homologue syrien, Walid Mouallem, pour l'arrêt des violences et la mise en oeuvre de réformes politiques et sociales. "La partie russe a souligné que les priorités devaient être l'arrêt des violences et la poursuite, sans tarder, des efforts pour mettre en oeuvre de profonds changements politiques et économiques en Syrie", a indiqué le ministère russe dans un communiqué, après une conversation téléphonique entre les deux hommes.
Lundi soir, des dizaines de manifestants ont pu défiler dans le coeur de Damas, à Mouhajirine, près d'édifices gouvernementaux, a indiqué un militant des droits de l'Homme. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), quelque 200 personnes ont été interpellées lundi dans la localité de Zamalka, près de Damas, encerclée lundi par les agents de la Sécurité.
"La situation est très dangereuse, le régime est menacé par la communauté internationale : soit il retire ses chars des villes et les sit-in se poursuivent jusqu'à la chute du régime, soit c'est la communauté internationale qui agira pour renverserle régime d'Assad en lui retirant sa légitimité", a commenté un avocat des droits de l'Homme.
Le Monde.fr avec AFP

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