Voyant que la répression ne faiblissait pas et que le plan de paix négocié avec le régime de Bachar Al-Assad était resté caduc, la Ligue arabe a décidé, samedi 12 novembre, d'exclure provisoirement la Syrie, appelant au retrait des ambassadeurs arabes à Damas aussi longtemps que le régime syrien n'appliquera pas les conditions de ce plan. En outre, le ministre des affaires étrangères et premier ministre du Qatar, Hamad Ben Jassem Al-Thani, a demandé que des sanctions soient prononcées contre le régime de Bachar Al-Assad. L'organisation panarabe compte elle-même imposer des sanctions économiques et politiques contre la Syrie.
"On nous a reproché d'attendre longtemps, mais c'était par inquiétude pour la Syrie, a expliqué le premier ministre du Qatar. Il nous fallait une majorité pourapprouver ces décisions". La suspension de la Syrie entrera en vigueur le 16 novembre. L'Union européenne a ensuite apporté son plein soutien aux décisions de la Ligue arabe, tout comme Londres et Washington. La France a salué "les mesures fortes" et a appelé la communauté internationale à agir "dans toutes les instances appropriées".
Yussef Al-Ahmad, représentant de la Syrie auprès de la Ligue arabe, a qualifié la décision d'"illégale" et estime qu'elle "met fin à l'action arabe commune et prouve que l'administration (de la Ligue) suit un programme édicté par les Américains et les Occidentaux". Tout en assurant que le régime syrien "mettait en oeuvre tous les points" du plan arabe de sortie de crise, le diplomate a accusé la Ligue arabe de"tenter de provoquer une intervention étrangère en Syrie, comme ce fut le cas en Libye".
L'OPPOSITION DOIT PRÉPARER "LA TRANSITION"
Dix-huit des 22 membres de la Ligue ont également voté en faveur d'un appel à tous les courants de l'opposition syrienne à "se mettre d'accord sur un projet unique pour la gestion de la transition prochaine", a ajouté Hamad Ben Jassem Al-Thani, ajoutant que l'ensemble de l'opposition syrienne est attendue le 15 novembre au Caire "pour convenir d'un projet de transition".
Le Conseil national syrien (CNS), coalition regroupant une partie importante de l'opposition apparue en octobre, veut être reconnu comme "représentant légitime du peuple syrien et de la révolution". La suspension de l'adhésion de la Syrie à la Ligue arabe était l'une des revendications principales de l'opposition syrienne, dont les différents courants se sont succédés au Caire ces derniers jours pourrencontrer Nabil Al-Arabi, le secrétaire général de la Ligue arabe.
Selon un bilan des Nations unies, la répression du mouvement de contestation, qui a débuté en mars, a fait près de 3 500 morts. Les manifestations anti-régime plus ou moins importantes sont quotidiennes dans des villes comme Homs, Hama, Deraa et Damas.
Samedi, des troubles étaient signalés dans la région d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, où des affrontements se déroulaient entre l'armée régulière et des déserteurs présumés, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).Dans un entretien au Monde, samedi, l'ancien vice-président syrien Abdel HalimKhaddam affirme que l'état-major de l'armée syrien est conscient que le régime est fini.
LEMONDE.FR
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