mercredi 30 mai 2012

Le FFS d’Ait Ahmed se déchire : Quotas ou pas quotas, bonus ou pas bonus


FFS, Tabbou, Aït AhmedL’accusation ne vient pas d’un militant de base, mais d’un député, ancien secrétaire national qui a dirigé le FFS (Front des forces socialistes) d’avril 2007 à novembre 2011. Le parti de Hocine Ait Ahmed a obtenu un quota de nouveaux sièges à l’Assemblée nationale grâce à un bonus offert part le pouvoir, affirme Karim Tabbou. Cette accusation de fraude et de corruption vient pourrir davantage l’ambiance au sein du FFS désormais confronté à une sérieuse crise interne.

On ne l’attendait pas celui-là. Alors qu’il s’était mis au vert depuis son éviction de la tête du FFS le 18 novembre 2011; alors qu’il a fait une campagne électorale à minima comme candidat aux législatives du 10 mai à Tizi Ouzou, voilà que Karim Tabbou sort le bazooka pour tirer sur l’actuelle direction du parti.
Et c'est de l'artillerie lourde!

« Un vrai militant du FFS ne peut accepter les pratiques de fraude et de corruption ; le FFS aurait marqué l’histoire politique de ce pays s’il avait refusé de prendre des sièges qui lui sont attribués en dehors du suffrage universel. A l’exception des sièges objets de recours sérieux et fondés (Boumerdès et Constantine), le reste n’est que bonus », affirme M. Tabbou dans une déclaration rendue publique mercredi 30 mai.
Silence puis canardage
Absent pour raison de boycott aux élections législatives de mai 2002 et mai 2007, le FFS a obtenu 20 sièges dans la nouvelle assemblée à l’issue du scrutin du jeudi 10 mai. Un siège de plus que ce qu'il avait obtenu, quinze ans plus tôt, aux législatives d'octobre 1997.
Comme par enchantement, le nombre de sièges est passé de 20 à 27 suite aux résultats définitifs homologués par le Conseil constitutionnel.
Grâce aux nombreux recours introduits auprès de cette instance, le FFS a pu ainsi améliorer son score de 7 sièges alors que le nombre de voix exprimées en sa faveur, 188275, n’a pas bougé.
Bonus
Or que dit Karim Tabbou dans sa déclaration ? Sur les sept nouveaux sièges obtenus par le FFS, avance-t-il, deux seulement sont légitimes. Les cinq autres ont été offerts en bonus par les autorités.
Le nouveau député n’explique pas par quel stratagème ce bonus a été rendu possible. Tout de même!
Fraude, corruption et bonus…Les accusations de M. Tabbou qui a dirigé le parti pendant presque 4 ans, celui-là même qui a chassé tous les cadors du FFS entre 2007 et 2011 avant d'être chassé à son tour, sont graves.
Elles constituent un précédent dans l’histoire du plus vieux parti d’opposition en Algérie, aujourd’hui confronté à une fronde interne menée par plusieurs cadres, 150 selon la presse, qui contestent les choix et les orientations de la nouvelle direction installée depuis novembre 2011. Suite à l'éviction de...Karim Tabbou.
Elles apportent également un supplément d’arguments à ceux qui allèguent qu’un quota de sièges a été alloué au FFS bien avant la tenue du scrutin; à ceux qui allèguent que la participation de la formation présidée par Hocine Ait Ahmed, installé depuis plusieurs années en Suisse, a fait l’objet de négociations et de marchandages entre le président du FFS et des officines du pouvoir algérien. Voire carrément avec la présidence.
Laskri ne veut pas parler
On s'en  doute, la déclaration de M. Tabbou provoque un ramdam. Contacté par DNA pour s’exprimer sur les propos de M. Tabbou, Ali Laskri, premier secrétaire national du FFS, n’a pas souhaité répondre à nos questions. M. Laskri nous renvoie lors d’un échange téléphonique de six minutes aux déclarations qu’il a faites mardi 29 mai au quotidien El Watan.
Dans cet entretien, Ali Laskri ne pouvait pas s’exprimer sur les accusations de M. Tabbou dès lors que la déclaration de ce dernier vient après cette entrevue.
Contacté par DNA, un autre responsable du FFS, Chafaa Bouaiche, député de la circonscription de Béjaia et chargé de la Communication, affirme de son côté que les instances du parti tiendront réunion dans l’après-midi du mercredi 30 mai.
Pour tenter de conjurer la fronde qui secoue le FFS, Hocine Ait Ahmed, 86 ans, a récemment réclamé une purge au sein des cadres qui se sont opposés aux orientations du parti concernant sa participation à ces législatives.


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