Le 2 avril 2009 à Londres, le G 20 inscrivait la lutte contre les paradis fiscaux à l’agenda international. L’initiative aurait pu être historique. Elle fut timide, hélas. Les utilisateurs des paradisfiscaux auraient pu être mis au pas. Le G 20 choisit de lister les territoires eux-mêmes, avec les difficultés politico-diplomatiques
que cela supposait : une vingtaine de paradis fiscaux sous influence de grandes puissances – dont les plus importants – furent d’emblée écartés. Quant à l’échange d’information fiscale imposé aux territoires listés,
il ne bénéficie jamais aux pays du Sud. Résultats : de simples « engagements » de quelques paradis fiscaux à l’égard de quelques États puissants… Vraiment, pas à la hauteur des enjeux !
> La France a dressé sa propre liste de paradis…
18 confettis pesant moins de 0,20 % de la finance
offshore mondiale !
Selon l’ONG internationale ax Justice Network, l’État
du Delaware aux État-Unis est le paradis fiscal le plus
nocif au monde. Londres, avec la City, est le cinquième.
Dans les listes du G 20, seule l’absence de coopération fiscale est montrée du doigt, et le juge anti-blanchiment comme le gendarme de la bourse restent aujourd’hui impuissants face aux territoires opaques. De plus, pour être blanchis, les territoires listés n’ont eu qu’à s’engager à coopérer avec 12 (!) autres États, souvent opaques eux aussi… Bref : la transparence résultant de la démarche du G 20 ne risque pas de révolutionner la finance mondiale ! Un signe positif néanmoins : le G 20 contrôle désormais que les maigres engagements pris à l’égard des quelques pays sont effectivement mis en oeuvre. Ouf!
Et si le g 2o allait droit au but ?
En 10 ans, 13 demandes d’informations ont été mises en oeuvre entre la Suisse et les USA : autant dire que la coopération entre administrations est pour le moins longue et sinueuse… Il est vrai que dire à des paradis fiscaux de coopérer avec des autorités étrangères, c’est demander à des territoires souverains d’aller contre leurs intérêts nationaux. Mais une autre voie est possible : en 2 ans, la France, l’Allemagne et les USA ont obtenu près de 160 000 noms de fraudeurs potentiels et rapatrié plusieurs milliards à la maison : l’information venait de divers scandales de « listes volées » aux banques (UBS, HSBC…). Et si le G 20 demandait l’information directement aux pensionnaires des paradis fiscaux ?
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