Il s'agit du premier cas de censure en Algérie depuis des années. Deux quotidiens algériens, le francophone "Mon journal" et son pendant arabophone "Djaridati" ont été saisis, samedi soir, par les autorités algériennes parce qu’ils affirmaient sur deux pages, dont la une, que le président Abdelaziz Bouteflika, hospitalisé depuis le 27 avril à Paris, était revenu en Algérie dans un état "comateux" après une "détérioration" de son état de santé.
"Selon mes sources - moi je n’ai rien vu - mais j’ai des sources, je recoupe et je vérifie, le président est en Algérie, affirme Hichem Aboud, directeur des deux publications, interrogé par FRANCE 24. Mes sources me disent qu’il n’est ni à Genève en Suisse, ni au Val-de-Grâce à Paris. Il est en Algérie. Il est rentré le mercredi (15 mai, NDLR) à l’aube après avoir quitté Paris à 3 heures du matin, précise cet ancien militaire devenu opposant au régime. Il y a une aggravation, une détérioration de son état de santé, c’est pour cela qu’il a été évacué sur Alger, c'est-à-dire qu’au Val-de-Grâce on ne pouvait plus rien faire pour lui. On nous dit qu’il est dans un état de coma profond, un coma qui peut se prolonger plusieurs jours voire plusieurs semaines. Voilà ce qui est dans le contenu des deux pages", insiste Hichem Aboud.
"Nous avons refusé l'autocensure"
Le directeur de "Mon journal" et de "Djaridati" précise que ses sources sont " médicales françaises et des proches de la présidence algérienne". "C’est l’imprimeur qui a alerté le ministère, lorsqu’il a découvert le dossier traitant de l’état de santé du président Bouteflika", a expliqué Hichem Aboud au journal algérien "El Watan". "Les deux journaux ont été saisis samedi soir à l'imprimerie", a-t-il encore précisé à l’AFP. "Le ministère de la Communication nous a demandé de supprimer les deux pages de l'édition de dimanche consacrées à Bouteflika".
"Nous avons refusé l'autocensure", a-t-il dit, expliquant qu'il était "techniquement impossible" de supprimer deux des 24 pages de ces éditions.
Pour Hichem Aboud, l’attitude des autorités confirme les informations sur l'état de santé du président publiées dans ses journaux. Si elles "étaient non fondées, le mieux pour les autorités aurait été de publier un communiqué du médecin personnel du président pour démentir ces informations ou, mieux encore, diffuser des images de M. Bouteflika".
La dernière apparition publique du chef de l'État algérien, âgé de 76 ans, remonte au 17 avril, lors des funérailles de l'ancien président du Haut Comité d'État (HCE), Ali Kafi. Mais, depuis son hospitalisation en France le 27 avril, il n'a été ni vu, ni entendu par ses concitoyens.
Le 11 mai, après plusieurs jours de black-out total sur l’état de santé d’Abdelaziz Bouteflika, l’agence de presse officielle APS avait publié un communiqué affirmant qu’il "se portait bien" et qu’il suivait les dossiers "d'intérêt national" malgré l’exigence "d’une période de repos". Ces informations distillées au compte-gouttes n’ont cependant pas réussi à mettre un terme aux rumeurs et autres spéculations.
http://www.france24.com/fr/20130519-deux-journaux-algeriens-censures-deterioration-sante-president-abdelaziz-bouteflika
"Selon mes sources - moi je n’ai rien vu - mais j’ai des sources, je recoupe et je vérifie, le président est en Algérie, affirme Hichem Aboud, directeur des deux publications, interrogé par FRANCE 24. Mes sources me disent qu’il n’est ni à Genève en Suisse, ni au Val-de-Grâce à Paris. Il est en Algérie. Il est rentré le mercredi (15 mai, NDLR) à l’aube après avoir quitté Paris à 3 heures du matin, précise cet ancien militaire devenu opposant au régime. Il y a une aggravation, une détérioration de son état de santé, c’est pour cela qu’il a été évacué sur Alger, c'est-à-dire qu’au Val-de-Grâce on ne pouvait plus rien faire pour lui. On nous dit qu’il est dans un état de coma profond, un coma qui peut se prolonger plusieurs jours voire plusieurs semaines. Voilà ce qui est dans le contenu des deux pages", insiste Hichem Aboud.
"Nous avons refusé l'autocensure"
Le directeur de "Mon journal" et de "Djaridati" précise que ses sources sont " médicales françaises et des proches de la présidence algérienne". "C’est l’imprimeur qui a alerté le ministère, lorsqu’il a découvert le dossier traitant de l’état de santé du président Bouteflika", a expliqué Hichem Aboud au journal algérien "El Watan". "Les deux journaux ont été saisis samedi soir à l'imprimerie", a-t-il encore précisé à l’AFP. "Le ministère de la Communication nous a demandé de supprimer les deux pages de l'édition de dimanche consacrées à Bouteflika".
"Nous avons refusé l'autocensure", a-t-il dit, expliquant qu'il était "techniquement impossible" de supprimer deux des 24 pages de ces éditions.
Pour Hichem Aboud, l’attitude des autorités confirme les informations sur l'état de santé du président publiées dans ses journaux. Si elles "étaient non fondées, le mieux pour les autorités aurait été de publier un communiqué du médecin personnel du président pour démentir ces informations ou, mieux encore, diffuser des images de M. Bouteflika".
La dernière apparition publique du chef de l'État algérien, âgé de 76 ans, remonte au 17 avril, lors des funérailles de l'ancien président du Haut Comité d'État (HCE), Ali Kafi. Mais, depuis son hospitalisation en France le 27 avril, il n'a été ni vu, ni entendu par ses concitoyens.
Le 11 mai, après plusieurs jours de black-out total sur l’état de santé d’Abdelaziz Bouteflika, l’agence de presse officielle APS avait publié un communiqué affirmant qu’il "se portait bien" et qu’il suivait les dossiers "d'intérêt national" malgré l’exigence "d’une période de repos". Ces informations distillées au compte-gouttes n’ont cependant pas réussi à mettre un terme aux rumeurs et autres spéculations.
http://www.france24.com/fr/20130519-deux-journaux-algeriens-censures-deterioration-sante-president-abdelaziz-bouteflika
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