La présidente du Brésil Dilma Rousseff a annoncé que le Brésil proposerait à l'ONU d'établir «un règlement civil international» destiné à protéger les usagers d'Internet.
Le Brésil, dont le gouvernement a largement dénoncé l'espionnage cybernétique américain à des fins industrielles, abritera une réunion internationale sur la gouvernance de l'Internet en avril 2014 à Rio, a annoncé mercredi la présidente Dilma Rousseff.
La chef de l'État s'est prononcée à l'issue d'une rencontre à Brasilia avec M. Fadi Chehadé, chef de l'autorité de régulation de l'Internet, connue sous le sigle ICANN.
«Nous avons décidé que le Brésil serait le siège en avril 2014 d'une rencontre internationale avec des gouvernements, des entrepreneurs, des ONGs, la société civile et académique» sur la gouvernance mondiale d'Internet, a indiqué la présidente sur son compte twitter.
«Mme Rousseff a accepté notre proposition d'organiser l'année prochaine une rencontre avec des leaders du monde, de gouvernement, de l'industrie, de la société civile et académique au Brésil», a déclaré quant à lui à la presse M. Chehadé.
«La confiance du monde en l'Internet mondial a été ébranlée. Il est temps de rétablir cette confiance à travers le leadership et les institutions qui peuvent réellement le faire», a ajouté le responsable d'ICANN dont le siège est aux États-Unis.
M. Chehadé a fait l'éloge du discours de Mme Rousseff en septembre devant l'Assemblée des Nations Unies dans lequel elle a dénoncé l'espionnage américain et proposé un contrôle multilatéral de l'utilisation d'Internet, face à la forte dépendance d'entreprises situées aux États-Unis.
«Ce jour là elle a été un leader mondial et je suis venu la remercier et lui dire que nous partirons de sa vision du problème pour obtenir des solutions pratiques», a ajouté le chef de l'ICANN dans un communiqué à la presse diffusé par la présidence de la République.
Dimanche, Mme Rousseff a annoncé que le Brésil proposerait à l'ONU d'établir «un règlement civil international» destiné à protéger les usagers d'Internet.
Mme Rousseff a précisé mercredi que la proposition brésilienne pour la gestion d'Internet prônait les «principes de liberté d'expression, de vie privée, de gouvernance démocratique, multilatérale, exercée avec transparence, universelle, diverse et neutre».
Au cours des dernières semaines, la presse brésilienne a publié des documents des services secrets américains révélant l'espionnage exercé sur les communications de Dilma Rousseff, de ses collaborateurs proches et de millions d'autres Brésiliens, mais aussi d'entreprises telles que le géant public pétrolier Petrobras.
Cette affaire a crispé les relations diplomatiques entre les deux pays: Mme Rousseff a annulé récemment une visite d'État à Washington.
Quand ont surgi les premières dénonciations il y a quelques mois, les États-Unis ont d'abord nié se livrer à de l'espionnage industriel, assurant que leurs services de renseignement visaient avant tout à lutter contre le terrorisme.
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