jeudi 12 juin 2014

Mondial: Les algorithmes jouent l'Allemagne, la Baraka pour l'Algérie?


Neymar Brsil
A-Kader Rahli


J'aime



Publication: 12/06/2014 21h28


Visionnant sur magnétoscope l'été 1983 à Paris le match du Mondial 1982 en Espagne Algérie- RFA (2-1), soit une année plus tard, j'avais encore peur que les Allemands n'égalisent et nous privent de notre belle et historique victoire. Oui, oui, j'appréhendais, en dehors de tout bon sens, un retournement de situation, tant cet exploit était inimaginable à l'époque. Rappelons-nous les déclarations des joueurs allemands et de leur coach et les pronostics des journaux spécialisés de l'époque. C'était du 200 contre 1.

À cette époque, les pronostics des spécialistes avaient autorité de la chose jugée.
Anciennes gloires de la balle ronde, coaches au grand palmarès, journalistes spécialisés, stars de cinéma ou de la chanson férus de foot ne donnaient pas la moindre chance à l'Algérie pour... éviter la raclée.
En 1982, en Algérie, nous vivions encore le temps des retransmissions à la télévision uniquement. Les rencontres se déroulaient seulement en fin semaine (exceptionnellement le mercredi pour les coupes d'Europe) avec les aléas du "direct, semi-direct, différé, léger différé". Il y avait aussi la crainte de l'annulation de la retransmission du match que venait remplacer à la dernière minute un documentaire sur les Bonobos ou des variétés.
On avait alors droit aux excuses de nos speakerines et la fameuse phrase: "Pour des raisons indépendantes de notre volonté... La rencontre sera retransmise à l'issue du journal télévisé", l'actualité nationale s'imposant ou un problème "technique" faussant le jeu.
L'été 1983, je revoyais donc en Bétamax (ou VHS?), un modèle de cassette vidéo à ruban, toujours avec encore cette crainte de voir cet immense grand attaquant allemand, Karl Heinz Rummenigge, tromper la vigilance d'un Cerbah qui aurait un trop compté sur le brave Guendouz.

Plus de trente ans après qu'en est-il?
Le football a énormément évolué et son monde est aujourd'hui imprégné des sciences et technologies à tous les niveaux (préparation physique, études de l'adversaire, etc.).
Les pronostics sont entre les mains de mathématiciens et d'informaticiens. Les algorithmes s'en mêlent depuis peu même si El Khawarizmi a existé bien avant l'avènement du foot.
2014, l'Allemagne hante encore les esprits des plus grandes nations du football mondial. C'est une grande équipe aux multiples titres mondiaux et continentaux. Elle a, à ce titre et au vu de la forme de ses joueurs et des performances de ses clubs, l'une des favorites de ce mondial brésilien. Les algorithmes, du moins ceux d'Electronic Arts (EA), l'un des principaux développeurs et producteurs de jeux vidéo au monde, la donnent vainqueur.
En 2010 lors du mondial en Afrique du Sud, les algorithmes de EA avaient pronostiqué une victoire de l'Espagne, ce qui se réalisa. Ils récidivent en donnant cette fois-ci l'Allemagne comme le prochain récipiendaire du trophée en terre brésilienne devant les Brésiliens. Ils battraient les coéquipiers de Neymar sur le score de 2-1. La Mannchaschaft arracherait ainsi son quatrième titre mondial en devenant le premier pays européen à gagner une coupe du monde de football en sol sud-américain.
Les Algorithmes de EA savent broder aussi puisqu'ils nous présentent "un remake" de la grande finale de 2002 entre les deux équipes et avancent que le Brésil va faire un fantastique début de match en surclassant les Allemands sur le plan technique. Le talentueux Neymar ouvrirait le score et serait, d'ailleurs, élu meilleur buteur du tournoi.
Mais les algorithmes d'EA ne devraient pas beaucoup convaincre les internautes africains, encore moins les supporteurs qui auront fait le déplacement, même s'ils prédisent une victoire du Nigéria sur la France de Karim Benzema en huitième de finale. Pour les Verts, EA ne semble pas, apparemment, miser encore sur le marché NTIC algérien.
Quel crédit accorder aux algorithmes pour faire des pronostics en football sachant qu'ils sont désormais au centre de toutes les actions des gens de pouvoir, les gouvernants, les maîtres de la finance internationale, les chefs militaires et autres espions, CIA en tête? Seront-ils nos diseurs d'horoscope des temps postmodernes? Peut-on encore espérer un peu de Baraka de Baba Belmansour et miser sur les Verts pour déjouer les prédictions robotiques? Maak yal Khadra!

Aucun commentaire: