Inédit : Une campagne médiatique hystérique vient d'être lancée par des chaînes de télévision égyptiennes contre le Hamas et les Palestiniens de Gaza. Elle a coïncidé avec l'échec de la première initiative du Caire appelant à une trêve que le Hamas a rejetée, car contraire à ses intérêts.
Netanyahou ne pouvait pas espérer meilleur soutien, lui qui revendique une légitimité internationale pour commettre et justifier ses crimes de guerre contre des civils palestiniens dans la bande de Gaza au nom de la sécurité d'Israël.
"Je demande à l'armée d'attaquer le Hamas. " " Le Hamas est un ennemi, c'est une organisation terroriste", "il faut raser Gaza".Nouveau est ce langage dans la bouche de journalistes égyptiens, bonzes, nervis et mercenaires de la plume et de l'image, présentés comme proches du général Al Sissi.
L'appel à "l'extermination" de Palestiniens doit faire plaisir et conforter dans leurs convictions plus d'un extrémiste juif du Néguev et arracher pas mal de sourires cyniques et narquois aux colons du Golan et de Cisjordanie.
N'ayant pas été consulté, c'est sans surprise que le Hamas a repoussé l'initiative du Caire. Étouffés par un blocus, les Palestiniens veulent la conclusion d'un accord global. La menace d'une invasion terrestre de Gaza n'a pas empêché un rejet sans équivoque.
Les Palestiniens savent qu'une telle entreprise de la part de l'armée israélienne se retournerait politiquement contre Netanyahou. De même qu'accepter la trêve dans de telles conditions est, par ailleurs, synonyme d'impunité totale accordée à l'armée israéliennel.
L'Égypte l'allié ou comment faire oublier le putsch contre Morsi
Le Caire entend jouer un rôle, le plus important possible, dans un éventuel dénouement de cette crise. Redevenir aux yeux du monde et de ses maîtres, cette puissance régionale qu'était l'Égypte depuis Nasser à Moubarak.
Il faut rappeler à Washington que malgré le putsch contre le président Morsi et les frères musulmans, Al Sisi reste un allié utile pour la paix dans la région et pour Israël.Le retour de l'Aide américaine ne serait pas une mauvaise affaire.
Israël continue de souffler le chaud et froid. Tout en bombardant des cibles civiles, elle relance ses relais pour parler "paix".
Après huit jours de bombardements ayant entrainé la mort de plus de deux cents Palestiniens et des milliers de blessés, elle "accorde" une courte trêve de cinq heures pour "des raisons humanitaires". Les bombardements reprendront alors normalement.
Nétanyahou n'a pas l'air de vouloir vraiment démanteler ou éliminer le Hamas, son alibi de guerre, mais l'assurance d'un arrêt définitif des tirs de roquettes. C'est ce que veut arracher le Caire aux Palestiniens, d'où la campagne contre le Hamas qu'il faut coûte que coûte culpabiliser et diaboliser. En somme, jouer le jeu d'Israël et faire plaisir à ses soutiens principaux que sont Obama, Harper, Hollande, entre autres.
De la duplicité et de la manipulation
La presse égyptienne n'étant pas un bloc monolithique, elle ne compte pas que des mercenaires. Personne ne peut en douter même si l'on a eu à vérifier la servilité des médias d'Oum Eddounia (la mère du monde) lors du lamentable épisode de la confrontation des Fennecs et des Pharaons, en phase qualificative pour le mondial de football.
Avant cette dérive médiatique contre des Palestiniens, il y a eu un cri de solidarité de la même corporation envers les Gazaouis. Cela s'est passé, le lendemain des premiers bombardements de civils à Gaza, sur une chaine tout aussi proche du Rais et de son régime.Un appel pour "l'ouverture du terminal de Rafah sans condition" et pour apporter toute l'aide d'urgence aux victimes de la barbarie israélienne est clairement lancé à Al Sssi.
Un montage grossier avec des images hors contexte, œuvre de manipulation flagrante d'une télévision "algérienne", voulait faire croire au contraire.
Émettant à partir de Londres, cette chaine est connue pour son soutien au courant islamiste (et pour son allégeance ?) aux Frères Musulmans.
Peu importe si l'animateur des bords du Nil était sincère ou en mission, actionné par quelque stratège du Rais. Tout comme peu importe l'obédience des journalistes de cette jeune chaîne, c'est leur professionnalisme (qu'ils revendiquent) qui en prend un coup. Dommage !
A l'heure des chaînes satellitaires et d'Internet, il devient chaque jour un peu plus ardu d'abuser son monde. Cela ne devrait pas leur échapper.
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