jeudi 10 juillet 2014

"La fin de l'histoire"... du foot

A-Kader Rahli

 



       HuffPost Maghreb 



Un mythe s'éteint. Une légende est déclassée. Les cinq étoiles de la Seleçao ne veulent plus rien dire. C'est déjà de l'histoire, "la fin de l'histoire" du foot, diront les disciples de Francis Fukuyama, que la chute du mur de Berlin confortait alors dans sa thèse.
Encore une fois, les Allemands sont dans les parages. Ne viennent-ils pas de donner la fessée aux Brésiliens chez eux, dans leur temple?
Mardi 8 juillet à Belo Horizonte, est désormais, une date tragique au pays du roi Edson Arentes do Nascimento, dit Pelé.

Le Mondial 2014 ne sera pas une autre date de consécration pour le Brésil. Il ne remportera pas sa sixième Coupe du Monde.
La Mannschaft a humilié la Séléçao par un score inimaginable en terre brésilienne dans une demi-finale de coupe du monde. Le score est sans appel: 7-1.
Autre temps, autres gloires, le Brésil ne fera plus rêver les foules ni n'intéressera les dieux des stades. Il est loin le temps où un joueur alliant grâce et talent était dit "brésilien".
le Roi Pelé
Mais, comment peut-on parler autrement des Pelé, Garrincha, Jairzinho, Ronaldinho, et la liste est si longue. La nouvelle génération est loin ''khayro khalaf li khayro salaf'' (la meilleure relève).
Les commentaires et analyses vont (et iront de plus en plus) bon train depuis cette débâcle brésilienne qui, paradoxalement, éclipse la victoire des Allemands. Klose entre dans l'histoire des buteurs de la coupe du monde. Mais son exploit est relégué au second rang des nouvelles. Il est vrai que "good news is bad news".
Les Brésiliens sont passés de favoris à ridicules. Et on reparle du pénalty "anti-émeute" contre la Croatie. Ce sont d'autres arguments pour tirer sur l'arbitrage jugé médiocre lors de ce Mondial 2014 et surtout sur la FIFA décriée par tant de Brésiliens qui lui reprochent d'être à l'origine d'un gaspillage pour les caisses de l'État estimé à 8 milliards de dollars, le coût de cette édition 2014.
Qu'est-il arrivé aux Brésiliens? Mondialisation oblige, le football n'échappe pas à la règle. Les footballeurs brésiliens continuent de bien s'exporter, mais pas leur jeu. Du coup, ils se sont universalisés, voire européanisés tout comme le ballon rond.
L'école allemande domine et impose son jeu. Le professionnalisme peut aussi être synonyme de soumission. La FIFA, cet organisme à but non lucratif, qui brasse des milliards de dollars, n'impose-t-il pas ses lois aux États?
Les joueurs brésiliens sont et resteront encore chouchoutés et recherchés par les plus grands clubs au monde, Européens en tête. Mais, le Brésil n'impressionne plus aucun adversaire. Et dire que les bookmakers lui accordaient 50% de chance face aux Allemands.
L'été sera chaud au Brésil, pour la présidente sortante Dilma Roussef. De l'eau est venue alimenter le moulin de milliers de manifestants qui ont dénoncé le coût de cette manifestation, l'inflation galopante et la corruption dans le secteur public.
Cette fête du football a étouffé pendant quelques semaines les revendications sociales de ces deux dernières années.
Cette humiliation historique sera-t-elle pour cette grande nation un nouveau détonateur ou un nouveau déclic avec les élections présidentielles d'octobre 2014?

    http://www.huffpostmaghreb.com/../../abdelkader-rahli/la-fin-de-lhistoire-du-fo_b_5573452.html

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