lundi 4 avril 2016

L’étau se resserre autour des proches de Khelil, le détail du montage financier dévoilé


Des proches de Chakib Khelil, notamment Farid Bedjaoui, Omar Habour et Réda Hemche, neveu de l’ancien ministre, sont cités dans l’affaire des Panama Papers. Dans le cadre de l’affaire Sonatrach 2, la justice italienne a suivi la trace d’une partie des 198 millions d’euros de pots-de-vin versés par l’entreprise pétrolière italienne Saipem, en échange de contrats avec la Sonatrach. Le quotidien français Le Monde révèle, ce lundi 4 avril, le cheminement de cet argent à travers de nombreux paradis fiscaux.


Le cabinet financier au centre du scandale, Mossack Fonseca, a créé « myriade de sociétés offshore » pour Farid Bedjaoui, indique le journal Le Monde. Ce personnage est souvent présenté comme le bras droit de Chakib Khelil et son intermédiaire. L’une de ses sociétés, Pearl Partners, basée à Honk Kong, a reçu un virement de 198 millions de dollars sur un compte émirati, ajoute le quotidien français. À partir de là, une partie de la somme a atterri dans un compte en suisse de la banque Edmond de Rotschild SA. Farid Bejdaoui y dispose d’un mandat de gestion pour la société Sorung Associates Inc. où cet argent a été versé.

Dans cette même banque, Réda Hemche, « ancien chef de cabinet du PDG Sonatrach » et neveu de l’ancien ministre de l’Énergie, a également disposé d’un compte en banque « approvisionné de 1,75 millions de dollars entre l’été 2009 et janvier 2010, détaille Le Monde. Au total, le nom de Bedjaoui apparaît dans au moins 17 sociétés offshore, domiciliées au Panama, aux îles Vierges britanniques et aux Émirats arabes unis. La justice italienne enquête sur ces différentes sociétés et les avoirs détenus par Bedjaoui.

Lorsque son nom est cité dans la presse en 2013, l’agence d’investigation financière du gouvernement des îles Vierges britanniques adresse un courrier au cabinet Morssack Fonseca, à l’origine de la création de ces nombreuses sociétés entre 2004 et 2010. L’enquête les mène vers une société dénommée Minkle Consultants SA, détenue conjointement par Bedjaoui et Omar Habour. « Ce dernier, qui possède avec M. Khelil une propriété dans le Maryland, aux États-Unis, aurait reçu un virement de 34,3 millions de dollars (30 millions d’euros) sur un de ses comptes au Liban », détaille le quotidien français.

Omar Habour apparaît comme le bénéficiaire effectif de quatre sociétés enregistrées par la firme panaméenne, poursuit Le Monde. Cela dit, le bénéficiaire effectif de la société Girnwood International Engineering Ltd est Farid Bedjaoui, selon une réponse de la firme Mossack Fonseca aux autorités des îles Vierges, toujours selon la même source. « M. Habour était aussi partie prenante de la société, aux côtés de Ziad Dalloul, beau-frère de M. Bedjaoui », poursuit le quotidien.

Ainsi, l’étau se resserre donc autour des proches de Chakib Khelil, avec des éléments de preuve de plus en plus probants. Le manque de collaboration de la justice algérienne avec le parquet italien pourrait trouver sa réponse « dans des paradis fiscaux et les archives de Mossack Fonseca », conclut Le Monde.
TSA

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