vendredi 4 mars 2011

Situation politique, perspectives économiques, relations avec l’Occident Les prévisions pessimistes d’un think-tank britannique sur l’Algérie


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La situation politique risque d’être marquée par une instabilité importante durant les premiers mois de l’année 2011. Les résultats des élections législatives de 2012 seront similaires à ceux de 2007, avec le maintien de l’Alliance présidentielle au pouvoir mais un quatrième mandat du président Bouteflika en 2014 est « peu probable ». Ce sont les principales conclusions contenues dans une analyse du think-tank britannique de l'Economist Intelligence Unit (EIU) rendue publique ce vendredi 4 mars.
Sur le plan économique, les prévisions ne sont guère plus rassurantes. Les analystes de l’EIU tablent sur une croissance moyenne de 4,1 % durant la période 2011‑2015. Une croissance inférieure au potentiel de l’Algérie au regard de ses ressources et de sa démographie, souligne l’EUI. La croissance sera tirée par les programmes d’investissements publics. En 2011, la baisse de production de gaz et la faiblesse des investissements étrangers à cause des troubles au Maghreb va ramener la croissance à 3,2 %, selon la même source. Durant la période 2011‑2015, le secteur hors‑hydrocarbures va poursuivre son développement, mais son apport au PIB restera insignifiant.
Excédent commercial en hausse
 La pression sur les prix sera élevée en 2011 et en 2012 en raison d’une demande intérieure robuste et des acteurs qui exercent des monopoles sur plusieurs produits. En raison du manque de compétitivité de son commerce extérieur, l’Algérie ne devrait pas profiter de la faiblesse de l’euro pour réduire sa facture des importations, précise l’EUI. Ce dernier prévoit par exemple une hausse de 21 % des prix du blé, dont l’Algérie est l’un des principaux importateurs dans le monde.

Concernant la balance commerciale, les analystes pensent qu’elle sera excédentaire durant la période 2011‑2015. Le pays va en effet profiter des prix élevés des hydrocarbures, notamment le pétrole. « En dépit d’une forte demande intérieure et des prix élevés des produits de base, en particulier pour les produits alimentaires et de la construction, la facture des importations a été contenue par des mesures strictes du gouvernement pour réduire le dépenses d'importation depuis 2009, ainsi que par une plus forte valorisation du dinar rapport à l'euro », précise le document. L'excédent commercial sera en moyenne de 23,4 milliards de dollars durant la période 2011‑2015, selon l’EUI. 
Persistance des tensions avec la France

La politique extérieure de l’Algérie ne va pas connaître de bouleversements majeurs. Selon les analystes de l’EUI, l’Algérie continuera à être un allié régional important de l’Occident dans la lutte contre le terrorisme. Elle sera la principale puissance militaire engagée contre Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique) au Sahel.
Les relations avec l’Union européenne seront stables. L’Algérie fournit quelque 25 % des importations de gaz de l’Europe et la sécurité des approvisionnements depuis la Russie demeure un problème. La relation avec Paris continue d’être tendue, en raison du passé colonial de la France en Algérie mais elle restera importante. La France est le principal partenaire commercial de l’Algérie et le pays héberge une importante communauté algérienne. Les relations algéro‑américaines resteront concentrées sur les questions du terrorisme islamiste et des hydrocarbures. L’EUI rappelle également que la Russie et l’Algérie ont signé un accord militaire, prévoyant notamment des ventes d’avions de chasse. 

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