L'émissaire des Nations unies pour la Libye est arrivé lundi à Benghazi. Il s'est entretenu avec les chefs rebelles pour trouver une issue au conflit libyen. Cette visite survient alors que la Turquie va procéder à sa première livraison de carburant aux insurgés. Sur le terrain, les combats et les frappes de l'OTAN se poursuivent.
Mandaté pour négocier un cessez-le-feu entre les rebelles et les autorités libyennes, l'envoyé spécial des Nations unies en Libye, Abdel Elah Al-Khatib, a discuté avec les chefs de la rébellion, à Benghazi. Ils ont évoqué des idées générales susceptibles d'enclencher un processus politique qui pourrait conduire à l'arrêt du conflit. Mais aucun plan clair n'a été mentionné.
Ces derniers jours, l'idée d'un plan informel avait pourtant été évoquée par l'émissaire de l'ONU.
Dans les grandes lignes, ce plan prévoirait l'arrêt des combats, en envisageant l'instauration d'un gouvernement d'union nationale qui assurerait la transition du pouvoir consécutivement au retrait du colonel Mouammar Kadhafi. « Les Nations unies déploient des efforts très sérieux pour lancer un processus politique suivant [ces] deux axes », avait souligné Abdel Elah Al-Khatib, la semaine dernière.
Revirement des insurgés sur le sort pour Kadhafi
À la suite de cette rencontre, un dirigeant des insurgés, Mahmoud Djibril, a indiqué que les rebelles n'accepteraient aucun plan qui ne prévoit pas le départ du pouvoir du colonel Kadhafi. Dans une entrevue publiée lundi dans le Wall Street Journal, Moustafa Abdeldjalil, qui préside le Conseil national de transition (le CNT, qui fédère les rebelles), a précisé que Mouammar Kadhafi pourrait rester en Libye en cas d'accord négocié.
Ce revirement du chef du CNT s'accompagne de conditions précises. Le colonel devrait céder le pouvoir, séjourner là où les insurgés le détermineraient et ce sont eux qui choisiraient qui le surveilleraient, affirme Moustafa Abdeldjalil dans l'entrevue.
Kadhafi ne veut pas lâcher le pouvoir¸
La visite du haut diplomate jordanien survient au lendemain de la conclusion du séjour de trois jours effectué au Caire par Abdelati Obeïdi, le ministre des Affaires étrangères de Kadhafi. Le chef de la diplomatie du colonel a fait savoir que ce dernier ne négocierait pas en personne une issue au conflit, et qu'il ne céderait pas le pouvoir.
Malgré l'obstination du Guide suprême de la révolution libyenne, le ministre est toutefois enclin à tenir de nouvelles discussions avec des représentants américains ainsi qu'avec les insurgés.
La Turquie approvisionne les rebelles
Dans le cadre d'un contrat d'approvisionnement passé avec le Conseil national de transition (CNT), la Turquie a effectué sa première livraison de carburant aux forces rebelles basées dans l'est de la Libye. L'information a été révélée par une « source proche du secteur des hydrocarbures », indique l'agence Reuters.
La compagnie turque TPIC, filiale de la compagnie nationale de prospection TPAO, a fait partir deux navires-citernes vers la région du Cyrénaïque, considérée comme le bastion des opposants au régime.
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Carte de la Libye
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Bavure de l'OTAN ?
Après avoir effectué 163 sorties aériennes ce dimanche pour frapper des objectifs militaires, l'OTAN aurait bombardé lundi matin un petit hôpital à Zliten, une ville côtière à 150 kms à l'est de Tripoli, qui se trouve depuis des semaines dans le viseur des combattants de l'enclave rebelle de Misrata, à une soixantaine de kilomètres plus à l'est. Les autorités libyennes, qui ont acheminé sur place plusieurs journalistes, font état d'au moins sept personnes tuées.
Selon le journaliste de l'AFP qui faisait partie du convoi organisé par le régime de Kadhafi, un bâtiment aurait été détruit. Les autorités rapportent qu'il abritait un petit centre de lutte contre les maladies contagieuses, avant de subir le feu d'un raid de l'OTAN, lundi, entre 8 h et 8 h 30.
Depuis le 31 mars, les avions de l'OTAN ont effectué 16 444 sorties dans le ciel libyen, dont 6185 pour frapper des objectifs militaires
Un peu plus tard, les journalistes ont été conduits devant quatre dépôts de produits alimentaires. Trois étaient endommagés, et le quatrième était en flammes. Les reporters ont ainsi vu des centaines de sacs de riz, des tomates et de l'huile végétale partir en fumée.
L'Alliance atlantique n'a pas commenté cette information.
Zliten est une ville de 200 000 habitants, qui se trouve depuis des semaines dans le viseur des combattants de l'enclave rebelle de Misrata, à une soixantaine de kilomètres plus à l'est.
Radio-Canada.ca avecAgence France Presse et Reuters
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