Pour leur part, l'ex-ministre de l'Intérieur Habib Al-Adli et six hauts responsables de la police, qui sont aussi jugés dans ce procès, reviendront au tribunal jeudi.
Couché dans un lit d'hôpital aménagé dans une cellule grillagée, Hosni Moubarak, qui souffre d'un cancer à un stade avancé, a rejeté catégoriquement les accusations portées contre lui. « Toutes ces accusations, je les nie complètement », a répondu l'ex-dictateur de 83 ans à la Cour.
Ses deux fils Alaa et Gamal se sont ensuite adressés au tribunal pour plaider eux aussi leur innocence.
Gamal était pressenti pour succéder à son père aux commandes du pays, tandis que Alaa est un riche homme d'affaires. Le tribunal leur reproche d'avoir abusé des fonds publics, mais surtout d'avoir dirigé et encouragé la répression contre le mouvement populaire qui a renversé en février dernier la dictature de leur père, qui a régné sans partage sur le pays pendant 30 ans.
La peine de mort réclamée pour l'ex-ministre de l'Intérieur
Un avocat des familles des victimes de la répression de la révolution égyptienne a réclamé à la Cour la peine capitale pour l'ancien ministre Habib Al-Adli.
« Il a reçu des ordres du président déchu pour tuer les manifestants [...] Nous demandons l'application de la peine capitale pour l'accusé », a déclaré l'avocat au juge.
La défense veut appeler à la barre le maréchal Tantaoui et le général Souleimane
Les avocats qui représentent Hosni Moubarak et son ancien ministre de l'Intérieur ont indiqué à la Cour qu'ils entendaient appeler à la barre des témoins le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées.
M. Tantaoui a été pendant 20 ans le ministre de la Défense de Moubarak.
La défense veut aussi entendre le général Omar Souleimane, l'ex-numéro deux du régime Moubarak, qui a récemment déclaré que l'ancien président était au courant de « chaque balle tirée » lors de la révolte populaire.
Omar Souleimane, ancien chef des services de renseignements égyptiens, avait été nommé vice-président par Hosni Moubarak fin janvier.
La défense entend faire comparaître pas moins de 1600 témoins au cours de ce procès.
Les avocats de Moubarak ont par ailleurs demandé et obtenu de la Cour que leur client soit accompagné d'un médecin spécialiste pendant le procès, étant donné son état de santé très fragile.
Partisans et opposants s'affrontent devant le tribunal
Pendant ce temps, à l'extérieur du tribunal, la police égyptienne a dû déployer des centaines d'agents pour maintenir l'ordre et séparer des groupes de partisans et d'opposants à l'ex-président Moubarak qui se bousculaient et se défiaient devant l'Académie de police du Caire, où se tient le procès de l'ex-dictateur.
Les partisans d'Hosni Moubarak ont promis de brûler et de raser la prison si la Cour condamnait leur chef au terme de ce procès.
Photo: AFP/KHALED DESOUKI
Un opposant au président déchu Hosni Moubarak brandit une corde devant le tribunal où se déroule le procès.
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Dans les rangs des opposants au régime, la comparution de l'ex-dictateur devant la justice égyptienne est au contraire une victoire sans précédent et le début d'une ère nouvelle en Égypte, où de nouveaux partis politiques se sont formés depuis la révolte populaire qui a forcé le président Moubarak à quitter le pouvoir, le 11 février dernier.
La répression de ce mouvement populaire par le régime du président Moubarak aurait fait plus de 840 morts en deux semaines, selon un bilan officiel.
Hosni Moubarak
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Radio-Canada.ca avecAgence France Presse et Reuters
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