mardi 14 février 2012

Bahreïn : les manifestants voulant marquer l'anniversaire de la contestation sont dispersés

Une photo montrant une femme à côté d'une grenade lacrymogène à Saar, près de la capitale.

Comme on s'y attendait, les forces de l'ordre ont empêché la manifestation à laquelle a appelé l'opposition pour marquer le premier anniversaire de la contestation de la dynastie régnante à Bahreïn.
Déjà la veille, les forces de police avaient bloqué les principaux axes routiers menant à la place de la Perle, symbole de la contestation, pour empêcher les manifestants de s'y rendre.
Mardi, à coups de grenades lacrymogènes et assourdissantes, les policiers ont dispersé les centaines de manifestants qui convergeaient vers la place, à Manama, la capitale.

« À bas Hamad », le roi, scandaient les jeunes, dont certains étaient revêtus de linceuls blancs pour marquer leur disposition au martyre, et qui brandissaient le drapeau bahreïni, rouge et blanc.
Selon des témoins, la police a arrêté plusieurs personnes, notamment des jeunes femmes.
« Nous sommes dans un état d'urgence non déclaré », a indiqué à l'AFP un responsable du Wefaq, principal groupe de l'opposition chiite, Matar Matar.
Anticipant l'anniversaire du soulèvement, les autorités ont multiplié les restrictions, s'abstenant notamment de délivrer des visas aux correspondants de la presse internationale.
Les manifestants ont répondu à l'appel des « Jeunes du 14 février », un groupe d'opposition qui utilise massivement les réseaux sociaux pour mobiliser ses partisans.
Cependant les partis de l'opposition traditionnelle, dirigés par le parti Wefaq, n'ont pas soutenu l'appel à marcher place de la Perle.
Le parti a expliqué que cette place n'était pas le seul endroit où manifester. « Toutes les places et les rues de notre pays sont des lieux où nous renouvelons notre engagement à poursuivre la lutte jusqu'à obtenir la satisfaction de nos revendications », a indiqué le parti dans un communiqué.
Les membres de ce parti ont également répété leur demande d'un Parlement aux pleins pouvoirs et d'un gouvernement issu d'élections.
« Complot international »
Dans une entrevue au journal bahreïni Al-Ayam (les jours), le directeur général des forces de sécurité, l'amiral Cheikh Khalifa ben Ahmed Al Khalifa, a indiqué que les événements de l'année passée à Bahreïn étaient une tentative de renversement du régime planifiée à l'étranger.
Il a également révélé que les autorités de son pays ont « découvert » que 22 organisations, dont 19 américaines, « oeuvraient contre le régime ».
Par ailleurs, il a affirmé qu'une campagne médiatique contre l'État de Bahreïn avait été planifiée de concert par la Grande-Bretagne, la France, les États-Unis, l'Allemagne, la Suède, la Suisse, et la Belgique.
M. Al Khalifa a indiqué que ces pays avaient exercé une forte pression contre le gouvernement de Bahreïn en imposant un embargo sur les instruments antiémeutes.
Le discours du roi
Le roi Hamad a adressé un discours à la population sans évoquer le soulèvement populaire contre son régime. Il a appelé à la « cohésion » et à la « réunification » de toutes les composantes du « peuple de Bahreïn ».
« Le processus de réforme, de développement et de modernisation de notre pays se poursuivra par une participation populaire plus large, qui s'exprimera à travers une assemblée élue pour exercer son rôle de contrôle sur l'action du gouvernement », a-t-il promis.
Radio-Canada.ca avecAgence France Presse et Al Arabiya

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