Discussions algéro-britanniques sur les questions migratoires, l’affaire Khalifa en toile de fond

Abdelmoumène Khalifa  

Des discussions algéro-britanniques sur les questions migratoires débutent ce mardi à Alger. Officiellement, les deux pays n’ont pas de contentieux importants. Les britanniques affirment toutefois qu’ils veulent développer leur présence en Algérie, et souhaitent que ces questions ne constituent pas une entrave à leur démarche.

Une délégation britannique, composée d’experts en questions migratoires, de juristes et de spécialistes de la sécurité, se trouve à Alger, pour étudier avec les autorités algériennes les principaux contentieux dans le domaine. 

Pour les britanniques, deux questions délicates doivent être traitées en priorité : la sécurité liée au flux migratoires, et le retour en Algérie de ressortissants algériens détenus en Grande-Bretagne. La question de harraga inquiète notamment les Britanniques, qui redoutent la présence de terroristes parmi ces migrants clandestins. Quant aux détenus algériens dans les prisons britanniques, Londres déplore les lenteurs enregistrées dans leur rapatriement. Un délai d’une année est nécessaire pour rapatrier un Algérien, alors qu’avec d’autres pays, le dossier est bouclé en quelques mois. Le ressortissant algérien le plus célèbre en Grande-Bretagne est Abdelmoumène Khalifa, condamné par le tribunal criminel de Blida à la prison à perpétuité par contumace dans l’affaire qui porte son nom. L’extradition de Abdelmoumène Khalifa fait l’objet d’un feuilleton inextricable, Londres hésitant à le remettre aux autorités algériennes en raison de doutes concernant la tenue d’un procès équitable. Pour l'Algérie, la priorité reste la dignité et la sécurité des ressortissants algériens en Grande Bretagne. Alger souhaite aussi que Londres contrôle davantage l'activisme des islamistes algériens sur son territoire, ce qui constitue l'objet d'une incompréhension permanente entre les deux pays.

20.000 Algériens vivent au Royaume-Uni, dont une bonne moitié à Londres, où les tracasseries policières sont réputées moins pesantes que sur le continent. Londres constitue aussi, pour de nombreux Algériens, une étape vers d'autres horizons, notamment le Canada et les Etats-Unis.
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