Salim Labatcha, député et membre du Bureau politique du PT a annoncé, ce mercredi 30 décembre, le lancement d’un mouvement de redressement contre Louisa Hanoune. Dans un texte de deux pages, il évoque la « détérioration de la situation interne » de sa formation politique, la transformation du parti en une « propriété privée ».
Contacté par TSA, Salim Labatcha explique sa démarche : « On essaie de sauver le parti de cette dérive. On a connu le parti avec des principes : défense de l’Algérie contre tout type d’ingérence nationale, son intégrité territoriale, l’unité nationale. On est devenu un parti qui sème la fitna. On se rappelle des dégâts de la fitna dans les années 1990. L’Algérie n’a pas besoin de fitna en ce moment ».
À travers ce mouvement, Salim Labatcha dit vouloir aussi protester contre le fonctionnement non démocratique au sein du parti. « La question principale est la démocratie au sein du parti. Le Bureau politique et le Comité central ne sont pas consultés. Avant d’entamer des réunions (des structures du parti), on fait des déclarations. À quoi servent ces réunions ? », lance-t-il en faisant allusion aux rapports habituellement lus par Louisa Hanoune avant le début de chaque réunion du Bureau politique de son parti.
« Pourquoi s’associer au groupe des 19-4 ? »
« Au sein du parti, il y a la secrétaire générale et un cercle restreint constitué d’un groupe et en dehors de ce groupe, il n’y a aucune structure », poursuit le député qui accuse la direction de la secrétaire générale du PT et le cercle restreint d’agir « à travers le parti au nom de tous ». Leur objectif est « d’avoir un certain statut », selon lui.
Salim Labatcha critique également la démarche du groupe des 19-4. « Pourquoi s’associer au groupe des 19 ? Normalement toute question doit être discutée au sein des structures du parti », souligne-t-il.
Selon lui, beaucoup de militants du parti dont des députés, des dirigeants dans les wilayas et des élus locaux adhèrent à sa démarche. Salim Labatcha refuse toutefois de donner les noms de ses camarades. « C’est une question tactique. C’est un premier communiqué. Il y en aura d’autres », conclut-il.
« Une suite des provocations »
Interrogé par TSA, Ramdane Taazibt, député et cadre du PT a répondu : « Jusqu’à présent, nous n’avons rien reçu ni de la part de ce responsable, ni de qui que ce soit. Mais le contenu de cette lettre est ahurissant. Nous savons que notre pays traverse une crise majeure et que la décomposition est telle qu’on peut s’attendre à tout. Dans tous les cas, cette démarche, si elle est confirmée, ne peut être qu’une suite des provocations qui ont ciblé le Parti des travailleurs depuis plusieurs semaines en raison de ses positions ».
Mais « toutes les attaques ayant ciblé le parti n’ont touché ni à sa crédibilité, ni à sa popularité, ni à sa stabilité. Bien au contraire, la popularité du parti n’a jamais atteint ces sommets extraordinaires et l’élan de solidarité s’élargit chaque jour. Les rangs du parti sont serrés. Hier, celui qui a signé cette lettre a rencontré un responsable du parti avec qui il a eu un échange. Il avait tenu un autre discours. Il lui avait dit que le parti était attaqué et que nous devions organiser une réponse ferme », a affirmé M. Taazibt.
« Quant aux problèmes soulevés dans la lettre, Salim Labatcha n’a jamais, ni au grand jamais exprimé un quelconque désaccord avec la politique du parti ou son fonctionnement. Ni par rapport au groupe des 19 et encore moins à la Loi de finances 2016. Il est membre du Bureau politique et il sait que le règlement intérieur interdit à qui que ce soit d’exprimer ses désaccords par voie de presse, alors qu’il n’a jamais exprimé quoi que ce soit au sein du parti », poursuit-il.
« Les commanditaires ne peuvent être que ceux qui sont dérangés par la politique du Parti des travailleurs. Mais le PT ne se laissera détourner de ses combats », conclut-il.
http://www.tsa-algerie.com/20151230/pt-louisa-hanoune-ciblee-par-un-mouvement-de-redressement/
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