vendredi 1 avril 2016

Afrique du Sud : Une procédure de destitution contre le président Zuma

Le président sud-africain Jacob Zuma est assailli de toutes parts pour avoir refusé de rembourser plus de quinze millions d’euros d’argent public utilisé pour sa résidence privée Nkandla. Hier jeudi, la Cour constitutionnelle a jugé que le chef de l’Etat avait violé la Constitution et un parti de l’opposition vient d’annoncer avoir lancé une procédure de destitution contre lui.

S’appuyant sur le jugement de la Cour constitutionnelle l’Alliance démocratique (AD) a décidé d’employer les grands moyens. « La Cour constitutionnelle a été claire : le président a failli à son devoir qui est de défendre la Constitution de ce pays. Dans ces conditions, comment est-ce que le Parlement peut continuer à défendre un homme qui n’a pas respecté son serment en défendant notre Constitution ?
Le Parlement ne peut pas faire cela. Il doit destituer le président Zuma. Nous avons déjà rédigé cette motion de censure que nous allons envoyer dès aujourd’hui. Et nous voulons que l’Assemblée nationale prenne des mesures appropriées», a déclaré Mmusi Maimane, leader de l’AD, selon RFI.

Pour Mmusi Maimane, les députés ANC doivent prendre leurs responsabilités : « La question aujourd’hui n’est plus si les députés de l’ANC ont une éthique, mais plutôt s’ils sont fidèles au serment qu’ils ont prêté, c’est-à-dire défendre la Constitution. (…)  Nous espérons que les Sud-Africains vont pouvoir récupérer l’argent gaspillé par le chef de l’Etat, que la médiatrice de la République va retrouver son pouvoir et que Zuma va être destitué. » L’issue de la procédure engagée par l’AD reste pourtant incertaine puisqu’une destitution requiert les deux-tiers des voix au Parlement. Or, le parti au pouvoir est largement majoritaire.

De son côté, Julius Malema, leader du parti radical Les Combattants pour la liberté économique, le parti au pouvoir doit rappeler le chef de l’Etat. « S’ils ne font pas ca, nous irons au Parlement et nous demanderons sa destitution. Et d’ici là, nous refusons qu’il s’exprime devant le Parlement. Nous l’arrêterons physiquement, nous le bousculerons, oui, nous le bousculerons car Zuma n’est plus le président de la République sud-africaine. » Malema appelle également les Sud-Africains à descendre dans la rue.

L’ANC, pour sa part, a indiqué qu’il respectait le jugement et étudiait les implications de ce verdict.

Impact24

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